Oh My Paulette et son first tri/

Quand Paulette se prépare à son premier triathlon, elle stresse forcément un peu, voire beaucoup et dans sa tête la question qui la taraude tourne en boucle  : mais dans quelle galère je me suis embarquée ?

 

Sauf qu’à J-1, plus question de reculer. Paulette n’est pas du genre à se défiler.

Bon voyons le bon côté des choses

1- C’est une expérience géniale, riche, variée,

2- Il y aura des tonnes de supporters, des amis, ma famille pour hurler mon nom, juste Paulette hein pas de surnom à la noix non plus. Je veux bien les encouragements mais pas l’air ridicule,

3- Ca ne dure pas si longtemps que ça en fin de compte, la douleur est éphémère et la fierté  sera éternelle patatipatata…

4- Le bon repas qui m’attend après car avec toutes ces calories perdues il faudra bien refaire le plein de toute manière,

5- le titre « Saint Graal » de triathlète et la grand intronisation dans ce monde. TRIATHLETEUUHH ça cause quand même non ? Tu fais quoi dans la vie ? Ben je suis Triathlète !


Ben voilà y a tout à y gagner en fait. Bon on s’emballe pas non plus trop, faut faire quand même le job avant et rassembler tout le matos.

D’ailleurs que de matos à préparer, checher, rechecker. Vous l’avez fait ça aussi ? Vérifier, re vérifier, re re vérifier si vous n’aviez rien oublier ? Ah les toqués du Tri !

 

Je m’y prends dans l’ordre des disciplines comme ça je ne devrai pas me tromper :

 

  • Pour la partie nat, la combi, les lunettes et le bonnet. Normalement le bonnet est fourni par l’orga mais j’en prends un au cas où il soit trop fin je le mettrai dessous.

  • Pour le bike, le vélo, le casque, lunette, gourdes avec boisson et ravito.

  • Pour la course à pied, une casquette, mes running, des chaussettes, et du ravito.

 

Je peux ajouter ma montre pour faire mon debriefing post course et mes grigris porte bonheur.

 

Paulette se rend au village expo afin de retirer son sésame, THE dossard ! Elle y va avec un gros sac où se trouve toute sa vie en papiers : pièce d’identité, passeport, permis de conduite, carte vitale,  livret de famille, carte de groupe sanguin, carte de dons d’organe… la licence, les certificats médicaux. On la reverra quand elle en sera à son 3ème tri. Elle oubliera même sa licence.

 

C’est avec une grand fierté et la main un peu tremblante qu’elle présente tous ces papiers au bénévole et qu’elle énonce en même temps son numéro de dossard. Oui elle a son numéro de dossard qu’elle a trouvé sur la liste dressée à l’entrée. En tant que débutante elle fait tout plutôt bien. Et Paulette elle est organisée. Elle ajoute devant l’arbitre chargé de vérifier sa licence que c’est son premier tri.

JOUR J : OH MY GOD !!! On y est déjà aujourd’hui mais pourquoi la nuit a t-elle été aussi courte ? Serait-ce un rêve dans lequel je m’engage vers un triathlon ? Ah non je vois mon vélo dans le couloir avec ma trifonction posée dessus.

 

Rien que le mot trifontion et certains te regardent avec des yeux énormes. KESAKO ?

C’est une tenue qui fait les trois. En gros, tu peux nager, rouler, et courir avec.  Il y a une peau de chamois dans la culotte pour prendre soin de tes petites fesses sur le vélo sans pour autant gonfler comme une montgolfière dans l’eau et sans avoir l’air d’avoir une couche culotte en courant. C’est glamour hein ?

 

En tri, c’est le réveil qui pique surtout. 5H mais comment peut-on m’infliger ça un jour de grasse mat’ ?  En plus, il faut s’avaler une sorte de gâteau bourratif censé me caler jusqu’au prochain repas. Apparemment, il est très digeste et plein de bonnes choses pour me fournir un max d’énergie. Pour le moment, j’ai une brique dans l’estomac. Sérieux ça se mange ce machin ? C’est plutôt mes intestins qui râlent là… Et bien sûr j’ai déjà enfilé cette tenue de lumière... bon vous avez compris là c’est de la pause « popo » dont il s’agit donc rideau ! On se retrouve au parc à vélo !

 

 

Quand t’arrive face au parc à vélo pour déposer tout le matos que tu as mis une journée à organiser, un arbitre moustachu t’attend pour voir si tout est bien en règle. Il s’assure surtout de ta sécurité. Il faut donc avoir le casque sur la tête (comme ça tu es sûr de ne pas l’oublier) jugulaire serrée et le dossard lié par 3 points d’attache pour être sûr qu’on ne te perdra pas de vue. Là c’est vraiment du sérieux le casque bien serré peut te sauver la vie, alors pas question de zapper. Parfois, il y a aussi un bénévole qui te dessine un joli tatouage sur le mollet et sur le bras qui restera même après la douche et que tu arboreras fièrement le lendemain au boulot.

 

Une fois que l’arbitre valide ton entrée, hé oui c’est lui qui qui dit qui qui rentre et qui qui ne rentre pas, il faut que tu arrive à trouver ton emplacement. Et surtout que tu trouves des repères pour la retrouver…car lorsque tu sortiras de l’eau après ta partie natation l’air hagard et abruti, tu auras l’air comme un peu bourré et tous les vélos se ressembleront. Tu auras aussi le droit à tous les tintinmarres dans les oreilles et des hordes de supporters qui ne crieront pas forcément ton nom.

 

Paulette se dirige tranquillement vers son emplacement 1037 avec son petit bac à remplir. Elle préfère avoir son matos à côté de sa place car parfois elle a vu sur d’autres épreuves on doit d’abord passer chercher son sac à bike et à course. Tous les sacs sont pendouillés comme des jambonneaux encore plus difficile de trouver son numéro.

Pour le moment, il n’y a pas encore grand vélo, mais bientôt le parc vaudra de l’or. Pour Paulette pas de danger de confondre son vélo en alu vintage avec la machine de guerre à 10000 euros, mais Paulette elle s’en fout c’est son premier tri et se dit que l’habit ne fait pas le moine.

 

Paulette la méticuleuse prend soin d’installer ses petites affaires de vélo, puis de course et garde la combi sous le bras, cherche du regard ses acolytes venus l’encourager. Et là c’est THE moment où tu roules des mécaniques et tu fais coucou à ceux restés derrière les grillages. Toit tu es la star, tu es rentré dans l’antre, le cercle intime et privilégié du monde des triathlètes. L’adoubement est en cours. Tu vas devenir chevalier de d’ordre des triplettes.

Pour immortaliser ce grand moment, Paulette la triathlète en goguette se prêt aux jeux des photographes/supporters mais ils devraient attendre le fameux grand moment où l’athlète se transforme en orque et tête de gland.

 

 

Un peu de concentration, on nous rappelle qu’il faut s’activer et procéder à l’enfilage de combi et se diriger vers le plan d’eau…un grand instant d’anthologie dans tout mémoire de triathlète.

 

Il fait presque 30°c et Paulette est dégoulinante. Elle a enfile une paire de gants en plastique pour éviter de faire des trous dans la combi à cause de ses grands ongles. Elle a arboré aussi des sacs poubelles aux pieds, tout comme certains triathlètes chevronnés lui ont dit. Super l’allure…mais à ce qui paraît ça rentre tout seul avec ces astuces. Il ne manque que le beurre. Une fois la combi à mi-cuisse, il reste les bras et Paulette dégouline de plus belle. Là normalement tu fais appel à un  ami ou à un autre athlète il aura aussi sûrement besoin de toi pour fermer la sienne. Là il y a deux solutions : où tu sautes en l’air le plus haut possible en espérant que tu vas retomber dans l’a combi direct ou alors ton comparse tire dessus du plus fort qu’il peut et là la scène devient très risible. Il ne reste plus qu’à tourner tes bras le plus possible vers l’arrière (en fait tu fais du yoga aussi) et tu n’oublies pas de rentrer le ventre et de ne plus respirer …un  peu comme lorsque tu enfiles ton corset de mariée. Hop la fermeture éclair remonte jusqu’en haut, on accroche le bout de ficelle qui te permettra de dégainer l’ouverture en moins de 2 enfin si tu arrives à trouver le petit bout qui dépasse. Bon courage Paulette.

 

Et là tu t’aperçois qu’il te reste encore 20 bonnes minutes et que tu étouffes sous la combi par cette chaleur. Le mieux est d’aller tester l’eau et cela permet également en faisant rentrer l’eau dedans de l’assouplir et de reprendre un peu de souffle, tu en auras besoin lors de la course.

 

Les arbitres sifflent la fin de la période récréative, l’heure n’est plus aux jeux de baignade mais il va falloir se mettre en ordre de marche ou plutôt trouver sa place et une bonne stratégie pour ne pas partir trop derrière et ne pas se faire ruer de coups et couler dès le début.

Paulette se retrouve 3 rangs derrière les pros, vérifie ses lunettes déjà embuées et admirent les athlètes brasser de l’air en moulinant des bras…impressionnant. Pourquoi je ne fais pas ça moi ?se dit-elle. En fait, elle se remémore tout ce à quoi elle doit penser, cherche du regard un supporter parmi la foule déjà agglutinée sur les barrières, le portable prêt à capter la meilleure image du départ. Elle se trouve cachée par un triathlète d’au moins 2m de haut, ce n’est pas possible, il ne fait qu’un mouvement de bras pendant que je dois en faire trois c’est trop injuste. Allez hop on met ses lunettes sur le nez, on annonce 1 minute avant le départ, le cœur bat la chamade, tout le monde a l’index sur le bouton de sa montre, le pied en avant prêt à bondir et rugir.

 

5, 4, 3, 2, 1, la corne de brume déchire les tympans et c’est la ruée vers l’or…plusieurs techniques s’opèrent, marcher et courir jusqu’à ne plus avoir pied, ou alors plonger dans un tumultueux bouillon, un bras, une tête, une jambe, tout se mélange dans un joyeux désordre.

 

 

Vite il faut tenter de retrouver mon souffle, ne pas m’asphyxier et sortir aussi la tête de l’eau car j’ai l’impression que je pars dans tous les sens. Mais où est la bouée en fait ? Avec tous les tumultes et les remous, je ne sais plus trop où j’en suis.

 

 

Comme je ne nage pas aussi vite qu’un requin marteau, le sillage devient moins agité, le calme revient progressivement. Je ne m’attendais pas à un tel engouement pour se jeter à l’eau.

Comment me  joindre

 

Delphine JOUTEL
delphine.joutel@ohmytri.fr
Téléphone : 06 12 69 57 57

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