Oh My Sainté Lyon 2018 : jusqu'au "boue" debout

« Sauter dans les flaques, bousiller nos godasses et les faire râler »…c’est un peu ça le programme de la Sainté 2018.

Cette 65ème édition de la Sainté Lyon et pour ma part ma deuxième participation fut un cru spécial,, mais je crois que chaque Sainté Lyon a son originalité et son lot de surprises d'année en année.

Une distance inédite, au lieu des 72km habituels, le parcours a été enrichi de 9 km supplémentaires soit 81 km, ça suffit déjà à augmenter la difficulté, et un dénivelé plus important.  De quoi réjouir tous les amateurs éclairés. Mais pourquoi vouloir corser la chose ?

C’est pour rendre hommage au traceur officiel de la course, Alain Souzy,  décédé en 2017 qui avait laissé dans ses mémoires de quoi nous en faire baver davantage. Et de nous annoncer sur la ligne de départ ces quelques mots issus de ses écrits : « Ils ont voulu en chier, crois moi ils vont vraiment en chier ».

Si lors de ma première participation, j’en ai profité pour visiter la ville de Lyon et toutes ces merveilles culturelles dont la gastronomie (si vous ne vous en souvenez pas, vous pourrez aller relire mon article sur l’édition de 2016 et vous délecter les babines des saucissons chauds et autres tartes à la praline), cette année j’ai voulu rester au cœur de l’évènement et me balader dans le salon du running/trail qui fait tout autant rêver par tous les autres défis et destinations.

Partie dès le jeudi matin pour arriver fraîche et en forme le vendredi et ainsi être la première à retirer mon dossard avant même l’ouverture à 12h tapante, ça me motive à bloc. Et je sais qu’au retrait du cadeau, je vais revoir ma TItine préférée. Quoi ? Vous ne connaissez pas Martine, l’égérie nationale des bénévoles…On la croise sur bon nombre d’épreuves avec toujours ce grand sourire et ces petits mots réconfortants.  Une fois cette dose de douceur prise, je me jette dans la visite du salon et les exposants sont au taquet avec l’envie de partager leurs régions, leurs produits. Et j’adore les histoires et anecdotes de chacun alors go c’est parti.

Dossard récupéré, bisous à Martine qui me remet le bonnetcadeau ODLO

LE SALON DU TRAIL/RUNNING 

Tous les goûts pour la nature, du matos et de bons conseils.

Je ne vais pas vous énumérer ici la longue liste des exposants que vous pourrez retrouver sur le site officiel d’ailleurs. Il s’agit plus de vous faire part de mes coups de cœur et des échanges que j’ai eu au cours de ces découvertes. L’offre est pléthorique, à chacun d’y trouver de quoi se faire plaisir.

 Tout d’abord, un passage obligé sur le stand du Trail des Passerelles de Monteynard pour dire bonjour à mon ami François que j’ai connu grâce au Triathlon de la Madeleine. Hé oui tous les sports se croisent. Sur le stand il y a une animation 3D pour visualiser le parcours et surtout passer sur la terrible passerelle. Moi qui a le vertige ce n’est pas gagné. Cette visualisation est top pour avoir les ressentis, finalement qui sait ça peut être un défi de plus !

François en profite pour me montrer une nouvelle course en 2019, une première édition celle du Marathon du Chablis qui aura lieu le 26 octobre, amateurs de patrimoine de de bons vins cette course est sans doute pour vous. Je crois que je vais l'ajouter dans mon programme 2019.

J’arrive près de l’incontournable mur où sont inscrits les noms des 17000 coureurs toutes courses confondues car si le 81km peut vous faire peur, vous pouvez vous tester sur des formats plus petits 12km, 22km, 44km ou encore monter une team et faire les 81km en relais. La même ambiance au rendez-vous, les douleurs d’après-courses moins vives.  

Allez hop mon petit selfie avec mon nom tout en bas, je dois déjà me baisser au ras du sol pour y avoir accès, petit échauffement.

Alors là gros coup de cœur lorsque je passe au stand de mon ami Vincent Dogna un artiste incontournable pour mettre en valeur la course à pied sous toutes ces formes. Je trouve ça très original comme souvenir d’avoir une toile ou un tirage papier . Et hop sur le mur su salon pour lors des longues soirées d’hiver se remémorer qu’on y était seul dans le noir, dans le froid.  Je vous invite à découvrir ses créations sur son site www.ARTandRUN.com et pensez y c’est bientôt Noël.

Quelle distance choisiriez vous sur le Trail des Passerelles ?
Sur le stand De Vincent Dogna, artiste talentueux sublimant les athlètes

Je suis là aussi pour faire quelques emplettes. On a tous besoin d’un petit cadeau d’encouragement non ? Déjà il me faut faire le plein de produits énergétiques car je n’avais plus rien. Mais pas question de tester des nouveautés, je prends ce que j’ai l’habitude à l’entraînement, on ne rigole avec les ravitos. J’espère qu’il y aura de quoi me faire mon petit sandwich au fromage quand même ça ça m’aide à avancer, mais en général je ne le mange qu’au 60ème km. J’ai le temps d’y penser.

Et puis alors là gros challenge finir par valider la tenue de course. J’ai emmené plusieurs vêtements et paires de chaussures car vu la mété incertaine, je n’arrivais pas à me décider. J’ai donc fait un tour sur le salon en demandant s’il avait plus depuis longtemps. J’ai rencontré l’équipe de reco du terrain qui m’a confirmé rapidement que la nuit serait boueuse, gadouilleuse, pluvieuse. Les sols étant gorgés d’eau. Bon donc le décor est planté. Y a intérêt à assurer avec des chaussures qui accrochent. Je vais donc opter pour les Salomon Speedcross qui ont des atouts pour les terrains gras ça tombe bien !

Mais comment s’habiller ? Va-t-il faire si froid ? Il ne faut pas non plus trop se couvrir tout en restant sec …Ah quel casse-tête ! Pour le bas, j’ai déjà checké le legging Gymshark qui monte haut à la taille et est surtout sans coutures pour limiter les frottements.

Le sac d’hydratation est lui aussi prêt avec 2 bidons de chaque côté facile à ravitailler. On tire des leçons de ces expériences. En effet, en 2016, j’avais opté pour plein de petites gourdes réparties dans des petites poches. L’avantage : un poids mieux réparti, facile à attraper, pas de ballotements. Mais au ravito une perte de temps et une galère pas possible car il n’y a pas beaucoup de place pour s’installer. Je ne tiens pas à revivre cette galère. Bon je m’égare, je suis déjà en train de faire mon sac alors que je ne sais même pas encore quoi mettre en haut.

Je me rends donc au stand ODLO espérant trouver un vêtement technique adapté et au passage voir la nouvelle collection. Je pense qu’un base layer et un vêtement de pluie peuvent suffire vu qu’il ne fera pas des températures négatives. C’est bien de pouvoir en discuter  avec des professionnels. Avant la course, on se rassure.

Et waoww cette nouvelle collection est magnifique : non seulement la technicité est toujours eu rendez-vous mais de jolies coupes et couleurs. Une réussite.

Enfin, un stand attire mon attention car j'y vois des athlètes se tester sur le biathlon. Génial cette animation qui permet de découvrir la discipline. Je suis beaucoup les épreuves de biathlon à la télévision, notamment après les entraînements en mode relax cocooning dans le canapé.  Une belle idée d'immersion.

Epreuve de tir : en immersion biathlon.
ODLO pour vous accompagner sur vos sorties d'hiver

LE  JOUR J : LA COURSE INSIDE, rituels, anecdotes, partage

Prête à partir prendre le bus direction Saint Etienne

Le samedi après-midi a été exclusivement consacré à la sieste, mais pas toujours évident de dormir lorsqu’on sait ce qui nous attend. Néanmoins, ce moment de calme est important pour mettre son corps au repos et au ressourcement. Les manchons de compression BV SPORT aux jambes, le corps allongé, en avant la détente. Merci au passage BV Sport pour les manchons, chaussettes, bonnet, je suis bien équipée. Et félicitations pour cette marque française ! J'ai pu tester différentes marques en matière de compression et mon choix est fait sur BV :  les tissus sont beaucoup plus fins et doux, et la compression ne comprime pas.

Mon rituel d’avant course : je prends une bonne douche, je me masse la tête, je fais un masque, c’est mon rituel de détente, je fais même un brushing car je veux me sentir bien. On pourrait se dire que je pars pour une soirée resto, mais à 19h je me rends au pied du bus direction Saint Etienne. Je me la joue minimaliste alors que d’autres emmènent leurs maisons sur leur dos. Moi je suis prête à en découdre directement.

Dans le trajet du bus, je suis assise aux côtés d’une dame de 71 ans qui court les 81km avec son fils pour la deuxième fois, elle m’impressionne.

Lorsqu'on arrive dans le gymanse à Saint Etienne, on est assez surpris du capharnaüm multicolore, et des odeurs mêlant baume du tigre, sueur et autres préparations culinaires. Un melting pot odorant, visuel et bruyant. Je ne sais pas comment certains arrivent à se reposer là dedans.

Dans l'agitation au gymnase de Saint Etienne, chacun sa méthode pour se préparer
Miam un bon plat de pâtes !

Connaissant déjà l’organisation du gymnase mis à disposition à Saint Etienne, je ne perds pas de temps pour me rendre à la pasta party.  Il est nécessaire de prendre un maximum de glucides pour tenir toute la nuit. C’est aussi l’occasion de papoter, de découvrir pourquoi d’autres sont là aussi. Que viennent-ils chercher ?

Ce n’est certes pas le repas gastro du siècle mais on a le ventre rempli, il reste  digérer un peu ça va il me reste 2h à tuer avant le départ.

Et là je dois dire que je suis privilégiée car je vais pouvoir aller me mettre au bus Rhône Alpes qui accueillent l’équipe média et qui se situe au pied de la ligne de départ. Le bus dispose d’un étage offrant un point de vue dominant sur les athlètes déjà en poste devant l’arche. Clic clac c'est le moment de faire de belles photos.

Je vais donc me mettre au chaud et au sec, un buffet dînatoire tentant est offert mais je n’abuserai pas de ça juste avant la course. Vous voyez je sais résister à la tentation.  Petit café, papotage, photos, pipi, papotage, pipi…la tension monte et avec elle l’arrivée d’une pluie qui s’installe fortement. Il va donc falloir dès le début se jeter à l’eau, euh sous l’eau. Dans ce cas, je crois qu’il faut d’emblée opter pour enfiler la veste de pluie. Et j'adore la mettre car elle est d'unecouleur turquoise qui fait penser aux lagons...on y croit ! Merci RAIDLIGHT.

Bien positionnée, enhaut du bus Rhône Alpes vue plongeante sur la ligne de départ

L’attente dans le SAS de départ est toujours terrible. Et moi qui suis toute petite toujours entourée de grands.

On s’occupe comme on peut, on bouge les papattes, on blague mais en fait on a les chocottes. On lève une dernière fois les bras, on vérifie 50000 fois que notre frontale est bien sur la tête. Un ultime selfie en mode sourire puis les dernières minutes sont réservées à la concentration et à se rappeler pourquoi on est là et comment on va mettre toute notre énergie pour parvenir à y arriver. Pour ma part, je regarde le ciel en pensant à mon petit Pépé et ma Petite Mémé, ils ne me quitteront pas cette nuit, je les emmène en ballade avec moi. Ma Maman est restée à l’hôtel à scruter le tracker et mon chéri est en Normandie à l’affût des news. C’est bon on peut y aller.

On dirait pas l'extraterrestre dans la Soupe aux Choux ?

23h30, 1ère vague : Go !

Une fois le départ donné, on se sent envahir d’un sentiment de plénitude et de délivrance, ça y est enfin, on est dedans et à partir de là je ne cesserai de me dire que chaque pas me rapproche de la ligne d’arrivée, que même en marchant parfois j’avance et tant que j’avance je ne recule pas. On dirait de la philosophie à la Tuche. C’est ma Jeff Tuche Touch ! Si tu peux faire un 1km, tu peux faire 2km…si tu peux faire 2km tu peux faire 3 km…je continue jusqu’à 81km ?

Les 3 premier km se déroulent sur la route, on prend ses marques, il y a du monde pour nous motiver mais rapidement on va prendre les chemins de traverses dégoulinant de boue et se retrouver dans la nuit la vraie, et le silence car j’ai trouvé l’ambiance particulièrement calme et religieuse. Mais où est passé le traileur déconnant ?

C’est vrai que les choses sérieuses commencent dès le début. Hé oui 620 D+ avant de pouvoir rejoindre Saint Christo En Jarez. Jusque là  tout va bien, on peaufine les réglages, on prend le rythme on s’acclimate avec le milieu naturel plutôt gluant et j’ai laissé tomber la capuche. Tu préfères être mouillé dedans par la sueur ou mouillé dehors par la pluie ?

Quand tu te reconnectes au monde vivant à l’arrivée des lumières et de l’agitation des ravito, c’est comme si tu découvrais l’Eden. L’eau te paraît un trésor, le thé un miracle et les TUC  c’est comme si c’était la première fois que tu en mangeais. Quel monde merveilleux !

Leçon n°1 : ne pas trop s’attarder sur ces phases de réconfort. Prendre le temps juste de manger et refaire le plein. Remarques à ce stade, ce ravito étant non couvert, t’as plutôt envie de te bouger que de rester admirer les bouts de bananes.

Allez hop on va à Sainte Catherine c’est « juste » dans 13km. A part vous dire qu’il pleut toujours et qu’il y a de plus en plus de gadoue, que puis-je vous dire d’autres ? Ah si petite nouveauté 2018 : au lieu de prendre le chemin « les Rues », on s’éloigne un peu du GR des Monts du Lyonnais pour se faire une montagne russe de 100m D+/100m D-. L’arrivée sur le ravito de Sainte Catherine est un vrai toboggan, pour le moment pas de chutes. Est-ce que ça va durer ?

Une fois sortie du ravito, tu longes une ligne de bus tous chauds qui te promettent ton lit et de beaux rêves. Que c’est tentant ! Mais moi les beaux rêves j’ai décidé de les vivre en vrai donc je poursuis ma route. Allez oust les bus vilains diablotins !

On garde le sourire, tout va bien, on avance!

Je sais qu’à partir de là les choses vont se gâter c’est-à-dire se durcir et la fatigue aidant c’est là qu’il faut rester concentrer et vigilant. Ce qui est important pour ma part c’est de ne pas prendre trop de risques car j’ai des objectifs autres pour 2019. Quand j’en vois certains débouler dans les descentes, je sais que j’ai beaucoup de progrès à faire mais je préfère rester un peu prudente.

Mais même en étant concentrée, je parviens à glisser sur un caillou que je n’avais pas anticipé car recouvert de boue et hop là badaboum. Heureusement, je mets les mains. Je suis baptisée des pieds à la tête par ce bain de boue et ma main gauche a pris cher et gonfle immédiatement. J’ai aussi pris un caillou au niveau su sternum. Tout va bien, je me relève allez ce n’est pas ça qui va m’arrêter. Je repars, je descends le Bois d’Arfeuille tranquillou et je me remets  en mode j’avance quoiqu’il arrive.

Elle arrive enfin cette fameuse montée du Rampeau. En Normandie ,on appelle ça un ramponneau : 800m de long, 200mde D+ et une pente de 20%. Voilà le décor est planté.  Autant dire que chacun est dans sa bulle et que mise à part le bruit des souffles courts on entend rien d’autre. Ah si au milieu de la montée, un petit groupe de supporters est là qui chantonne et nous encourage à ne pas lâcher. De toute façon, je préfère encore regarder devant que de descendre cette portion.

Une belle guirlande de frontales, la fête des Lumières revisitée

Ouf quand tu arrives à bout de cette côtelette (pas encore de bœuf ça sera la récompense pour plus tard avec les frites, à ce moment là ça peut aider les gourmands d’y penser), tu te dis qu’une bonne chose de faite est passée. Il nous reste quoi ? A se rendre au point culminant de 934m le Signal.

C’est précisément dans cette partie que j’ai admiré le ballet incessant des frontales, véritable rivière argentée et que je me suis dit que j’avais de la chance d’être là.

Mais la descente du Bois des Marches est particulièrement caillouteuses et multiplie les chocs dans le dos. Je commence à avoir mal. Heureusement, les jambes vont bien et la tête aussi.

Une drôle d’ambiance s’installe avant de rejoindre le ravito du Camp. Nous traversons un brouillard de pluie, une bruine qui vaporise nos frontales et qui rend la visibilité moindre. L’atmosphère est moelleuse en même temps qu’inquiétante. Non je n’ai pas d’hallucinations, c’est une subtile émotion qui oscille entre l’inquiétude et le bien-être.

Ambiance énigmatique

Arrivée au ravito Le Camp, soit au point 46km de la course, je commence à courir courbée. Je profite de cette pause pour me redresser, m’étirer et je ne regarde plus ma main gauche qui a encore gonflé. Je ne traîne pas sinon je vais m’apitoyer sur mon sort alors que j’ai en ligne de mire l’étape suivante qui sent bon car à 20km de l’arrivée. Psychologiquement, ça va aider et le jour va bien finir par se lever. Autant en 2016, le levée du jour avec le givre et les éclats d’or du soleil  étaient d’une beauté, autant cette année je crains que le spectacle ne soit pas au rendez-vous à cause de cette météo. Ah oui et sinon il pleut toujours !

Ca remonte et ça descend, ça s’en va et ça revient c’est fait de tout petits rien… je commence à délirer et entrer dans une phase euphorique…en général sur du longues distances tu passes par plusieurs stades, du très bas comme du très haut.

Et pourtant j’ai le dos en vrac, je sens les chocs dus aux descentes dans mes ongles de pied mais je pense à tous ceux qui m’ont aimé, ma famille (je leur parle en leur demandant de m’envoyer de l’énergie) tous ceux qui me suivent.

2km de plat sur du bitume, le jour qui se lève, le visage des athlètes qui sourient et hop le tour est joué tu déroules jusqu’à Soucieu en Jarrest (km 61).

Dans le dur mais encore le sourire !

Ce ravito c’est THE ravito, un gymnase couvert, chaud, avec un buffet, des sièges. Le genre d’endroits où tu aurais envie de rester des heures, enfin si je n’étais pas en course, je préfèrerai un spa avec jacuzzi. Mais là c’est le bonheur. Vous vous rappelez c’est là que je me fais mon sandwich requinquant. Ah ben zut, ils n’ont plus de pain…Je vais me consoler avec un empilement de TUC/fromage/TUC/fromage. Ca passe bien aussi et toujours le plein de Saint Yorre. A chaque ravito, j’ai fait un bidon de cette eau gazeuse pleine de sels minéraux et vraiment je n’ai pas de jambes lourdes, pas de crampes. Ca peut encore galoper tout ça. Ca tombe bien car ce n’est pas fini. Même si cette étape est top pour le moral car on se rapproche du but, il ne faut pas oublier qu’il reste encore 20km. Mon inquiétude est focalisée par la douleur au dos, je ne cesse de pencher de l’avant.

Aller de l’avant qu’ils disaient oui enfin bon pas trop quand même sinon je vais finir à 4 pattes. Objectif arrivée oui mais arrivée debout !

Et du dénivelé il en reste encore hélas. Et de la gadoue aussi. On se demande parfois qui a bien déjà pu passer par là tellement le terrain est tout retourné.

Je fais de plus en plus de pauses pour me redresser et détendre ce foutu dos.

A l’avant dernier ravito, des coureurs ont remarqué ma démarche de Casimodo mais me disent qu’à 10km de l’arrivée, il faut que je m’accroche. En effet, c’est le moment de serrer les dents, les fesses, les abdos et tanpis pour la démarche de canard.

L'ARRIVEE : L'EMOTION TOUJOURS PRESENTE

La fin du parcours est sans surprise par rapport aux éditions précédentes, enfin ah oui j’avais un peu publié cette montée du Chemin de Montray et ses 18%, ils m’auraient mis une corde ça aurait été plus simple vu que je suis à une dizaine de cm de la route toute pliée.

La suite ce n’est que du bonheur ou presque, on traverse le Parc Aventure de Sainte Foy lès Lyon, les escaliers de la montée du Grapillon et de là ça y est,  on voit le musée des Confluences, on sait que le meilleur est là sous nos yeux. Les 2 derniers km sont à la fois de la souffrance mais tellement de joie d’en finir qu’on se sent souvent galvanisé. Je lutte pour rester droite mais l’essentiel est d’avoir tenu jusque-là peu importe si j’arrive à moitié couchée, j’aurai été au bout.

La traversée du Pont Raymond Barre est pleine de monde, on se reconnecte petit à petit avec les gens et il est temps de savourer l’entrée dans la Hall Tony Garnier et cette si belle arche.

Je vois ma mère juste avant l’arche. Je sais qu’elle a passé la nuit à me suivre et qu’elle n’attendait que mon retour ici, toute émue.

Une fois l’arche franchie, juste une envie de me coucher par terre pour soulager ce dos plus que douloureux, puis je me relève et je cherche du regard ma maman dans toute cette foule hurlante et criante de joie. Et là d’un regard échangé coulent les larmes, larmes de joie, d’émotions pour moi et de fierté pour ma maman. On sait toutes les deux ce que cela signifie. Une revanche sur cette année de deuil douloureuse qui finit par cette note plus positive.

L'AFTER : EUPHORIE, RECUPERATION, RECOMPENSES

La récupération immédiate passe d’abord par une bonne douche car la nuit dans ce grand bourbier géant a laissé des traces sur tout. Heureusement, mon hôtel est à 500m donc idéal pour aller vite décrotter tout ça.

Mais bien entendu, je n'ai pas loupé la case médaille et t-shirt de finisher qui permettent de se souvenir des efforts acsomplis et qu'on sera fier d'arborer lors de prochains entraînements.On reprend quand au fait ?

Puis l’heure est à l’inspection de tous les bobos, les petites plaies d’abord, les plus gros bobos après.

Il faut aussi boire et se récompenser, rien de tel qu’une bonne bière et un brunch pour reprendre des forces.

Mais je n'arrête pas de vouloir toute raconter dans les moindres détails, me coups de mou, mes jmoments de doute, mes rencontres, bref de partager. Et j'avoue que le monde du trail est si convivial, tout le monde s'entraide par une accolage, un mot, c'est toujours bienveillant.

Mention spéciale également pour le respect de la nature. Je n'ai vu personne jeter ses déchets, ça fait plaisir. Et l'organisation a souvent mis à notre disposition sur le parcours en dehors des zones de ravito des poubelles.

Mon téléphone a pris un peu...beaucoup l'humidité, d'où cette photo brumeuse

Et heureuse je le suis encore plus lorsque j'apprends que j'ai remporté la 1ère place du challenge média sur le 81km solo. Waoww !  Et le lot est tout aussi réconfortant car je gagne mon poids en bouteille de Saint Yorre.

 

"Parce que boire St-Yorre lors d’une activité physique apporte naturellement au corps les

éléments dont il a besoin pour donner le meilleur de lui-même, St-Yorre est le partenaire de très

nombreux événements sportifs dans le trail-running et le triathlon.

 

Plus encore en hiver, un muscle mal hydraté et mal alimenté en minéraux, se contracte

et se dessèche. Boire St-Yorre, l’eau naturellement gazeuse riche en minéraux et

bicarbonatée (4 368 mg/L) est donc largement recommandé. En effet St-Yorre se

distingue des autres eaux minérales par sa richesse minérale exceptionnelle 4 fois plus

élevée que la moyenne des eaux (4 774mg par litre contre en moyenne 1 691 mg).

Boire St-Yorre c’est aussi un apport naturel en bicarbonates : plus de 4g par litre. Et

les bicarbonates sont reconnus pour leur action anti-acide.

Le bonus : l’apport de sodium est aussi particulièrement utile pour les sportifs. Il aide à

fixer l’eau et compense les pertes dues à la transpiration"

 

Pour ma part, j'utilise beaucoup cette eau notamment en pré compétition pour faire une cure et elle est de plus en plus présente sur les ravito donc c'est un bon point. En 2016, alors que je ne parvenais plus à m'alimenter sur mon IRONMAN, j'ai bu Saint Yorre à chaque ravito ça m'a permis d'aller au bout.

 

LE TRAIL BLUES : VOUS AUSSI ?

Les lendemain de course sont difficiles notamment au niveau de la démarche de ROBOCOP et les 12h de bus pour rejoindre ma Normandie ont été particulièrement éprouvant.

 

Mais au-delà des douleurs corporelles qui très vite rentreront dans l'ordre, on aurait presque déjà envie de remettre ça. Durant le trajet, je feuillette les brochures des autres courses que j'ai découvert sur le Salon et ma tête rêve déjà à d'autres défis.

 

L'euphorie est passée et l'après course est un peu synonyme de blues. Il faut prendre quand même le temps de la récupération et regonfler son mental avant de se fixer de nouveaux objectifs...comme l'IRONMAN de NICE. Et vous ça sera quoi au menu de 2019 ?

Vincent Dogna immortalisant la Sainté Lyon

Comment me  joindre

 

Delphine JOUTEL
delphine.joutel@ohmytri.fr
Téléphone : 06 12 69 57 57

https://www.instagram.com/ohmytri/

 

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