Je n’aurai jamais pensé que l’année 2016 serait si riche en émotions. D’ailleurs après l’Iron Man de Vichy, je m’étais dit que j’avais déjà franchi un pas et des limites. Mais l’appel de la sortie de ma zone de confort l’a emporté et avec elle l’envie folle de courir la Sainté Lyon.
La Sainté Lyon c’est une course de nuit de 72 km reliant la ville de Saint Etienne à celle de Lyon avec un dénivelé positif de 1800m. Enfin ça c’est le format ultime, le Saint Graal. On peut aussi faire des distances moindres pour toucher le mythe du bout des doigts et opter pour le 44 km, le 22km ou le 12km. Chacun pourra partager un bout de la nuit dans le froid. Car en effet, la course a lieu la nuit du 3 au 4 décembre et les températures sont plutôt fraîches, le choix de l’équipement sera primordial.
Ce qui me plait dans la perspective de ce défi c’est d’aller visiter Lyon car j’aime allier plaisir du sport et passion pour le patrimoine architectural. J’avoue que j’ai aussi hâte de déguster les saucissons chauds, et les fameuses tartes aux pralines. Il faudra donc bien que je me bouge pour éliminer toute ces découvertes gastronomiques.
Il n’y a vraiment pas mieux pour booster son quotidien et son mental que d’aller chercher un nouveau défi. Et surtout si l’on sait qu’on va retrouver des acolytes sportifs dans cette aventure.
Tout sauf une course préparée et raisonnable !
Je suis partie de Rouen jeudi 1 décembre pour un long trajet en bus de nuit, comme ça je teste ma première nuit blanche !
A vrai dire, je n’ai pas osé avouer à mon mari que je partais faire la course. En effet, à la base et c’est vrai je pars pour faire une interview pour découvrir l’organisateur de la Barkley, une course complètement dingue aux Etats-Unis. François était plutôt du genre à me dire que l’hiver ça sert à se régénérer pour repartir sur de bonnes bases en 2017 et patati et patata… « Non tu penses bien mon chéri : quelle course de tarés ! « Ce n’est vraiment pas raisonnable. Bon mais je suis quand même inscrite, oups ! Ca je ne le dis pas. A mardi mon chéri, bon week-end.
J’arrive à Lyon déjà dans un ambiance gelée et au petit matin puisqu’il est 5h30. Et à Lyon à la gare Part Dieu à cette heure il n’y a pas grand-chose à faire si ce n’est se demander s’il fera aussi froid dans la nuit de samedi à dimanche.
En terme de préparation, je ne suis pas à mon optimum car pendant plusieurs mois j’ai eu des douleurs aigües au sacrum et le médecin me prescrit plutôt une trêve hivernale de sevrage sportif. Je l’ai écouté en partie en faisant une pause de 15 jours. Puis la folie est revenue.
Traileuse à Lyon ? Touriste aussi.
La journée du vendredi, j’ai eu envie de la passer dehors à visiter la ville de Lyon. De la Place Bellecour au musée des Confluences en passant par Fourvière, j’ai pu étudier différentes facettes de la ville. Je vous conseille de monter à la cathédrale de Fourvière pour admirer le panorama qui surplombe, mais aussi de flâner dans le vieux Lyon. Et j’ai adoré le quartier de la Croix Rousse plus mystérieuse , plus intimiste pour se perdre dans les méandres des traboules, sortes de passages à foison à Lyon.
Que serait la visite d’une ville sans goûter aux plaisirs de la bouche. Qui dit Lyon, dit bouchons lyonnais. Et obligée de déguster toutes les gourmandises ! De toute manière, il faut bien prendre des forces pour la nuit de samedi à dimanche. J’ai donc craqué sur le dessert incontournable qu’est la tarte aux pralines. Déjà j’adore cette couleur rose, mais il y a aussi ce côté craquant de la pâte sablée mêlée à la douceur et l’onctuosité de la crème de praline. C’est vraiment une tuerie !! N’oublions pas que nous sommes dans la ville de Bocuse quand même.
Vous devez vous dire mais elle vient juste se balader ou quoi ? Promis je vais rentrer dans le vif su sujet mais aller à une course ce n’est pas seulement faire une course. C’est tellement de choses. J’y vais pour découvrir, rencontrer des parcours de vies et vivre l’aventure à fond
Le Salon Expo de la Sainté Lyon : un tour enivrant
Le samedi matin, après avoir pris du repos parce qu’une nuit dans un bus ça laisse des traces, je me rends au Salon Expo de l’évènement. D’abord il est peut-être temps que j’aille chercher mon dossard, et il me faut aussi faire le plein côté énergie. Et sinon la course c’est le soir donc nickel, je peux prendre mon temps.
Heureusement que j’en ai du temps car je n’arrête pas de papoter. Et quel plaisir de retrouver notre Martine bénévole légendaire au cœur d’or qui parcourt le monde pour offrir son plus beau sourire aux athlètes. Puis l’occasion de saluer l’organisateur du fameux Triathlon de la Madeleine- François Gianadda. J’y étais sur la première édition pour ce triathlon au dénivelé de malade, ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme le Mad Tri. Malgré tout et comme j’aime les défis fous, je vais sans doute revenir en 2017 (http://triathlon-de-la-madeleine.onlinetri.com/)
Et enfin l’occasion de rencontrer enfin Christelle Girard, la bloggeuse et auteure Beerunneuse. Un vrai rayon de soleil et d’optimisme. Idéal avec la course qui nous attend. Elle s’aligne sur la Saint’Express de 44km, mais je lis dans ces yeux qu’elle ira au bout c’est certain. Je vous invite d’ailleurs à aller faire un tour sur sa page, elle y raconte aussi sa Sainté Lyon. (https://beerunneuse.com/)
L’heure du déjeuner avec Benoît Laval et Laz : immersion dans la « BARKLEY »
Vous connaissez sans doute la marque RAIDLIGHT, une marque 100% française créée par Benoît Laval. C’est celle que je vais porter pour courir dans la nuit et le froid. Tout a été conçu pour ne rien laisser au hasard parce que Benoît est un traileur hors pair qui a une très bonne connaissance de tout ce que rechercher un coureur pour être à son optimum.
Pour la Sainté Lyon, j’ai opté pour la collection Winter Trail noir et bleu ciel avec le collant long, la veste manches longues, le coupe vent bleu ciel et le bandeau qui va avec. L’ensemble permet d’obtenir un joli coordonné et surtout rester au chaud.
Je suis très heureuse de retrouver Benoît et ses collègues dans un bouchon du côté de la Cathédrale Saint Jean et encore plus excitée à l’idée de faire la rencontre du fameux personnage de Laz. Vous savez le grand barbu au bonnet rouge qui traîne au départ de la course de la Barkley en allumant sa cigarette.
A force de bavardage et de flânerie dans les rues du Vieux Lyon, j'en oublierai presque que je vais passer la nuit à courir. Il me faut un peu de repos pour aborder sereinement cette course.
Je décide d'ailleurs que je prendrai le bus le plus tardivement possible afin de me reposer au mieux et au plus confortable.
Lorsque j emonte dans le bus vers 19h30 je sais que maintenant je ne peuxplus reculer, la grande aventure va bientôt commencer et elle commence déjà avec la rencontre de ma voisine de bus à l'accent chantant espagnol. Et qui vois je également monter dans le même bus que moi Ly et sa fidèle acolyte Alicia.
L'arrivée à Saint Etienne est un peu un choc surtout lorsqu'on pénètre dans la gigantesque salle d'attente et de repos des athlètes. Là, c'est un pseudo camp de réfugiés qui nous tend les bras avec toutes sorte d'effluves de baume, de sueurs, de sauce bolognaise.
Il y a en a aussi de toutes sortes d'athlètes, du plus organisé avec son lit de camp, son sac de couchage, son oreiller et son masque de nuit pour créer sa bulle au plus fếtard déguisé avec sa bande de potes et la guitare à la main.
En bonne compagnie avec Ly et Alicia, on se rend rapidement à la file d'attente pour la pasta party car hors de question de partir le ventre vide. En revanche, pour passer le temps, on grignote des tucs. Trop bon !
On se dit que c'est vraiment une organisation de dingue avec un tel nombre de personnes. Et au final, c'est assez bien huilé et fluide.
On finit par avoir ce que l'on attendait et on se rattrapera sur Bocuse plus tard. Une bonne ration de pâtes, une banane et beaucoup d'eau. On est fin prête pour notre voyage au bout de la nuit.